L’hypnoanalgésie prodigué aux enfants

Chez Calinescence, nous sommes toujours à la recherche et à l’écoute des solutions qui permettent de soulager la douleur et l’anxiété des bébés ou des enfants qui doivent faire un séjour à l’hôpital.

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Nous étions donc ravies de pouvoir nous entretenir avec Claire Royer de la Bastie, infirmière puéricultrice et co-fondatrice du collectif “Je suis Infirmière Puéricultrice”, au sujet de l’hypnoanalgésie, une technique visant à permettre à l’enfant ainsi qu’à ses parents d’utiliser ses propres ressources pour mettre à distance les sensations de douleur, les réduire, les modifier et s’en protéger, afin de transformer le vécu de la situation douloureuse.

Infirmière de formation initiale, Claire Royer de la Bastie complète ses compétences à l’institut d’Hypnose de Paris à l’hypnose conversationnelle en 2014. Cette formation lui permet de prendre conscience de ce que l’hypnose peut apporter à un soin médical. Par la suite, elle deviendra infirmière puéricultrice pour permettre, entre autres, d’apporter ce soin aux bébés et aux enfants.

Qu’est ce que l’hypnoanalgésie ? 

Avant toute chose, il me semble important de rappeler que l’état d’hypnose est un état naturel qui peut se traduire par une forme de rêverie, à laquelle chacun accède sans forcément s’en apercevoir au quotidien. Cependant, lorsqu’il est question d’être confronté à une douleur, il est difficile d’intégrer cette situation de rêverie.

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Chez les enfants, cela fonctionne en phases dites « plateaux ». L’accompagnement est progressif, pour au final, le fait revenir  auprès du moment où il était juste avant de commencer la séance.

Il est très important que l’équipe entière soit formée. Toute une chaîne se crée pour gérer l’hypnoanalgésie de manière continue, dans l’ensemble de l’équipe : interne, médecin, infirmière puéricultrice, auxiliaire puéricultrice, anesthésiste. 

Il faut fonctionner en équipe car souvent on s’adresse à l’enfant mais aussi au parent qui est à côté et que l’on aide aussi à canaliser son angoisse.

Il faut construire un environnement calme, serein, empreint d’empathie donc il est nécessaire que l’équipe connaisse le déroulé pour qu’il puisse se réaliser dans un cycle complet en fonction de l’âge de l’enfant.

J’utilise différentes techniques en fonction de l’âge de l’enfant : 

  • Réanimation en néonatalogie : chant fredonné le même son

  • Pédiatrie : 2 à 3 ans : comptines qu’ils aiment ou conte raconté

  • A partir de 5 - 6 ans : je leur fait raconter un souvenir, ou ce qu’ils aiment faire

L’hypnoanalgésie est souvent couplée à d’autres techniques non invasives. J’ai en mémoire une situation où la conjugaison des antalgiques, du gaz hilarant KaliNox® et de l’hypnoanalgésie a permis de réaliser une réduction de la fracture des os de l'avant-bras d’un adolescent sans anesthésie générale, et ce, dans un box d'urgence. Ce qui représente une diminution des risques infectieux et anesthésiques pour l'enfant et ses parents mais aussi un gain de temps pour les équipes soignantes.

Chez les enfants plus grands, autour de 10 ans, on utilise l’hypnoanalgésie dans des cas d’anxiété pour calmer l’inquiétude liés à une opération par exemple.

 Quels sont les avantages de l’hypnoanalgésie pour l’enfant ?

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Grâce à l’hypnoanalgésie, l’enfant est plus coopérant pendant le soin. L’intervention ira plus vite mais il est très important de prendre ce temps en amont du début de la réalisation du soin pour que cela soit efficace.

On peut dire que cette technique permet de dispenser plus rapidement les soins et d’effectuer les gestes médicaux dans un climat plus serein pour l’enfant, pour les parents mais aussi pour l’équipe.

Comment l’hypnoanalgésie est perçue par les parents ?

Cela les met en confiance et permet une implication des parents dans certains cas, par exemple en leur proposant de raconter un souvenir. Ils se concentrent sur cette mémoire et cela induit une diminution de leur stress par la même occasion. 

Quel est votre avis de professionnelle de santé ?

 Ces moments sont très chouettes dans nos métiers d’infirmière puéricultrice, c’est une vraie coopération pour qu’une séquence difficile se passe au final le mieux possible.

C’est le trio qui va faire que cela fonctionne bien : enfant-parent-soignant.

Pour moi, il est important de demander le consentement de l’enfant avant de commencer un soin. C’est fondateur dans la relation de confiance que nous allons mettre en place pendant les gestes.

Au final, nous restons là pour faire en sorte que tout aille au mieux pour eux !

Voulez-vous nous dire un mot sur le collectif “Je suis infirmière puéricultrice” ? 

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 Je suis une des 12 co-fondatrices du collectif associatif “Je Suis Infirmière Puéricultrice”, créé en novembre 2020.

Nous souhaitons mieux faire connaître et faire reconnaître les compétences et l'exercice spécifique des infirmières puéricultrices quelques soient leurs lieux d'exercice. Nous souhaitons que seuls des professionnels formés et diplômés à la prise en soins des enfants et à l'accompagnement des parents, puissent intervenir auprès d'eux, notamment pour garantir la sécurité et la qualité de la prise en charge globale.

Nous souhaitons notamment développer notre exercice hospitalier et libéral, avec des consultations qui puissent être prises en charge par la sécurité sociale, pour s'adresser à toutes les familles, et notamment les plus précaires.

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